MON JUDO, EN FACE À FACE! MY JUDO, FACE TO FACE!

Publié le par Morgan

(English below)

40 ans ! Né le 26 août 1976, c'est aujourd'hui le jour de mon anniversaire !

Quatre décennies, un chiffre rond, et me voici dans ce pays qui n'est pas le mien, le Laos. Loin de mes racines, loin de ma famille, loin de mes grands, loin de mes amis, je suis seul... Seul mais HEUREUX !

Heureux de vivre, heureux de découvrir, heureux de rencontrer, heureux de partager, heureux d'apprécier, heureux de prendre mon temps, heureux d'être libre, heureux d'évoluer, de progresser, et surtout heureux d'être en mouvement !

Depuis que je suis parti, je n'ai d'ailleurs jamais vraiment été seul. Tous les jours, j'ai ce bonheur immense de rencontrer de nouvelles personnes, de nouveaux partenaires de judo, qui enrichissent autant mon corps que mon esprit.

Heureux d'être en mouvement, d'être dans l'action comme je le disais, et surtout heureux de m'être soustrait de l'immobilisme parfois ambiant d'une monotonie quotidienne.

A toutes les personnes qui me disent que j'ai de la chance de vivre ce rêve, ce projet qui me tient à cœur depuis 20 ans, date d'obtention de ma ceinture noire, je réponds invariablement que la chance ne rentre en aucune façon en ligne de compte ici.

Bien sûr, des circonstances concomitantes m'ont aidé à faire ce choix, à cet instant précis de ma vie, mais je considère que, tel que nous avons tous appris à marcher, le premier pas du reste de notre vie est le plus important.


Cette façon de penser, ce sens de l'adaptabilité, cette capacité à prendre des décisions, ce dynamisme et opiniâtreté, je les dois en grande partie au sport, que je pratique depuis maintenant 30 ans, le judo.

Je le dois aussi aux valeurs, que j'ai faites miennes et dont nombreuses m'ont été prodiguées par l'éducation de mes parents, que je remercie à l'occasion ici. Celles du code moral du judo, qui trône en bonne place dans tous les dojos de France.

Lorsque je passe la porte d'un dojo pour m'y entraîner, je suis certain d'une chose. Je sais par avance que je vais devoir constamment bouger, tenter, tester, réfléchir, m'adapter à mon partenaire pour essayer de le projeter avec force et à plat sur le dos, synonyme de IPPON, mort symbolique en judo.
Tout cela, avec respect, courage, confiance en soi, et sincérité.
Je sais aussi que si je reste immobile, inactif, je risque au contraire de subir ce triste sort. En situation de compétition je serais d'ailleurs sanctionné et pire encore, je n'apprendrais rien.


30 années de judo, ce sont 30 années à suer, à user le coton renforcé de mes judogis mais aussi 30 années de partage, d'amitié, d'efforts, de répétitions de techniques, d'exercices de confrontation, qui ont ainsi eu pour conséquence notoire de me façonner, et dont le processus global continue encore de le faire aujourd'hui.

Car, de tous les sports que j'ai pratiqués, le judo est sûrement l'un des plus durs, peut être le plus ingrat aussi.

En effet, combien d'heures d'engagement, de persévérance avec bien souvent un piètre retour sur investissement en compétition pour la grande majorité d'entre nous ?

En ce qui me concerne, je n'ai jamais performé, mais je prends un plaisir immense à étudier les katas ou encore à découvrir de nouvelles façons d'apprendre et d'enseigner. Mon tour du monde du judo en est aussi une concrète illustration.


Le judo est un sport intense, éprouvant mais il n'est rien, bien souvent, par rapport aux aléas et difficultés de la vie.
Habitué que je suis à m'adapter à chacun de mes adversaires, cet art martial m'a très souvent aidé à surmonter certaines épreuves personnelles et professionnelles, et surtout à y faire face sans crainte. D'ailleurs, le fondateur du judo, JIGORO KANO ne disait-il pas : "On ne juge pas un homme sur le nombre de fois qu’il tombe mais sur le nombre de fois qu’il se relève."?


Depuis maintenant 20 ans, j'ai l'honneur de porter la prestigieuse ceinture noire de judo. Elle représente pour moi une grande responsabilité et aussi la plus belle des cartes de visite sur mon curriculum vitae. En effet, de part son développement à travers le monde et sa reconnaissance comme véritable système éducatif, le judo bénéficie auprès de la société, d'un fort degré d'estime.

Dans le cadre professionnel et notamment lors d'une sélection en carré final, j'ai souvent eu l'occasion d'obtenir la confiance de recruteurs, qui reconnaissaient en moi des qualités importantes pour leur entreprise. En effet, il en faut du courage, de la persévérance et de l'abnégation pour obtenir cette belle ceinture noire.


40 ans donc, dont 30 années déjà à chercher le IPPON, caractère irrévocable et définitif des décisions que j'ai pu prendre jusqu'à présent. Cette quête régit encore ma vie aujourd'hui.

Sur mon chemin de dojo en dojo, mon plus précieux sésame est celui qui me permet d'accéder à mes futurs partenaires d'entraînement.

Mon plus beau est celui dans lequel est consigné toutes mes années de pratique, toutes mes licences sportives.

Ce n'est pas un hasard si ces deux supports matériels portent le même nom magnifique de "passeport".

Mais, à la différence de mon passeport administratif, j'ai la chance d'avoir conservé tous mes passeports sportifs.

Bien souvent je m'y replonge, j'y constate le chemin parcouru, mes efforts, mes échecs, et toutes les pages qui restent encore à écrire.


J'ai 40 ans aujourd'hui, et je continue mon apprentissage, ce superbe voyage que j'ai initié il y a 30 ans maintenant; l'étude de la voie du judo.


Vous l'avez compris, le judo c'est mon école de vie !

----------- ENGLISH ------------

Forty-years-old! Born on August 26th, 1976, today is my birthday!

Four decades, a round number, and here I am in this country that is not mine, Laos. Far from my roots, far from my family, far from my children, far from my friends, I am alone ...

Alone but HAPPY!

Happy to live, happy to discover, happy to meet with, pleased to share, glad to appreciate and enjoy, privileged to take my time, happy to be free, joyful to evolve, welcome to learn, and especially happy to be in movement!

Since I left my country, I have never actually been alone. Every day, I have this great happiness to meet new friends, new judo partners that enrich my body as well as my mind. Happy to be in movement -to be in action as I was saying- and particularly happy to have made the choice to be subtracted from the immobilism, ambient at times of the monotony.

To all the people who tell me that I am lucky to live this dream, this project so close to my heart for 20 years, the date of obtaining my black belt, I invariably reply that luck does not fit into any account here. Of course, the attendant circumstances have helped to make this decision at this time in my life, but I believed that as we have all learned to walk, the first step of the rest of our lives is the most important.

This way of thinking, this sense of adaptability, the ability to make decisions, this dynamism and tenacity, I owe largely to the sport I practice since 30 years, judo.

I also have the values I made mine, many of which I have received by the education of my parents, to whom I thank for the opportunity here. And those of the moral code of judo, which take pride highly in all the dojos in France.

When I pass the door of a dojo, I am certain of one thing. I know beforehand that I will have to constantly move, to try, to test, to reflect and to adjust to my partner to try to throw him hard enough to make him lands flat on his back, synonymous of Ippon, which symbolically marks the death in judo; all this with respect, courage, confidence, and sincerity. I also know that if I stay immobile, inactive, I may instead suffer this fate. In a state of competition I will be penalized and worst I would learn nothing.

30 years of judo are 30 years of sweat, of wearing the strengthened cotton of my judogis; but also 30 years of sharing, of friendships, of amities, of efforts, of repeating techniques and confrontation exercises, all which has resulted in shaping myself. This overall process still continues to work nowadays.

For all the sports I practice, judo is surely one of the toughest and perhaps the most ungrateful too. In fact, how many hours of commitment, perseverance with often a poor return on investment in competition for most of us? In my case, I never performed, but I take great pleasure in studying katas and discovering new ways to learn and teach. My Judo World Tour is a concrete example.

Judo is an intense, demanding sport, but it is often nothing when compared to the risks and difficulties in life. Habituated, as I am to adapt to each of my opponents, this martial art often helped me to overcome some personal and professional adversities, especially to tackle them without fear. Moreover, the founder of judo, Kano JIGORO said it: "You don't judge a man by the number of times he falls, but by the number of times he gets up."

For 20 years now, I have the honor to wear the prestigious Judo black belt. It represents for me a great responsibility and also the most beautiful business cards on my curriculum vitae.

Indeed, part of its development worldwide and its recognition as a true educational system, Judo has in society a strong degree of esteem.

In the professional life and particularly during a final recruitment selection, I often had the opportunity to gain the trust of recruiters, who recognized in me important qualities for their business. Indeed, it takes courage, perseverance and self-sacrifice to obtain this beautiful black belt.

Forty-years-old, and 30 years now to search for the Ippon, an irrevocable and definitive feature of the decisions that I have taken so far. This quest still governs my life today.

On my way from dojo to dojo, the most precious document I have is the one that allows me to access my future training partners. My most beautiful document is the one in which all the years of practice are recorded, where you can find all my sporting licenses.

It is no coincidence that these two physical support have the same beautiful name of "passport".

But, unlike my administrative passport, I am fortunate to have retained all my sporting passports.

I often take a look at them; I see the progress, my efforts, my failures, and all the pages that I still have to write.

I am forty-years-old now, and I continue my learning, this wonderful journey I started 30 years ago; the study of the way of judo.

You have understood, judo is my school of life!

MON JUDO, EN FACE À FACE! MY JUDO, FACE TO FACE!
MON JUDO, EN FACE À FACE! MY JUDO, FACE TO FACE!
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N
Il y a une chose qui m'interpelle, peut-être par rapport à mon expérience du voyage, car partout où j'allais je me devais de travailler pour subvenir à mes besoins..Aussi j'étais très heureuse de rentrer dans ce pays merveilleux qu'est la France. Et où nous sommes plus en sécurité qu'ailleurs ,bien que cela soit de plus en plus compromis de nos jours. Et où nous avons tout les outils à notre disposition pour mettre en œuvre nos projets quels qu'ils soient. Ce n'est malheureusement pas le cas dans tout les pays. Je crois plus à l’optimisme qu’être heureux en tout temps. Car être confronté à voir la misère,la drogue,prostitution,l'injustice.. de certains pays ne nous permet pas d’être pleinement heureux ou alors il ne faut pas y penser. Mais cela reste mon avis. Sinon tu traces un chemin inexploré de dojos en dojos à travers le monde avec ardeur, courage et détermination,toutes ses valeurs en toi que tu exploites.Ce chemin que nous avons grand plaisir à imaginer à travers tes photos et textes. . Merci à toi pour ce partage et bonne continuation.Sabine
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M
Merci de ta vision